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Livre Méthode : Photolangage® : Une méthode pour communiquer en groupe par la photo

Par Alain Baptiste, Claire Bélisle, Jean-Marie Péchenart et Claudine Vacheret,
Les éditions d’Organisation, 1991.
Épuisé

Extraits :
* Introduction
* Spécificité de la méthode  
* Photolangage® et travail sur les représentations

Introduction  par J.M. Péchenart (p. 13-17)

   Depuis 1968, date de la publication du premier dossier, Photolangage® est devenu un mot tellement courant du vocabulaire des formateurs, qu’il a pris un sens générique.

    Destiné à l’origine à des publics adolescents, pour qui la prise de parole n’est pas nécessairement chose aisée, Photolangage a vite montré quelles ressources il recelait aussi pour les publics d’adultes. De là son succès en France, notamment dans les actions de formation continue ; succès qui s’est particulièrement accru quand la Loi de 1971 a étendu l’Education Permanente à l’ensemble des populations de salariés.

    Photolangage® fait maintenant partie de dispositifs éducatifs qui n’intéressent pas seulement la vie associative, mais encore les milieux professionnels des entreprises ou des administrations. Son succès ne s’est pas arrêté à la France ; on le trouve utilisé aujourd’hui dans d’autres pays d’Europe, aussi bien que sur des continents plus lointains tels que l’Afrique, l’Amérique, l’Inde ou encore l’Australie.

    Il s’agit donc d’une démarche qui a fait l’objet de nombreuses utilisations dans des conditions très différentes et dans des cultures très diversifiées.

     En réalité, Photolangage® est une marque déposée, sous ce vocable, ses inventeurs, Pierre Babin, Alain Baptiste et Claire Belisle, ont mis au point à la fois une méthode destinée à faciliter le travail en groupes et des dossiers thématiques de photographies qui servent de support à de nombreuses activités de communication et de formation.

    Depuis l’origine, Photolangage se caractérise par deux traits essentiels. Photolangage est une collection de dossiers photographiques choisis sur un thème et qui implique une approche spécifique de la photographie pour le travail de groupe. D’autre part, Photolangage est conçu comme une méthode qui articule à la fois une pratique de travail en groupe, une concentration sur la prise de conscience par chacun de ses images personnelles, et une prise de parole devant l’ensemble des participants.

    Photolangage® est une méthode qui se différencie d’autres approches en ce qu’elle utilise comme incitation à l’expression, une photographie sur papier. Il ne s’agit pourtant pas de demander à chacun un commentaire esthétique sur une photographie, ou de laisser se dire n’importe quoi, au nom de la polysémie.

    Ce qui est demandé à chacun, c’est de faire un choix personnel d’une ou plusieurs photographies (selon les cas) pour exprimer visuellement et verbalement en commentant la photographie une position personnelle, une expérience vécue, des images intérieures, un point de vue spécifique. Le travail du formateur, entre autres fonctions, est de s’assurer que la visualisation proposée par chacun correspond effectivement à ce qu’il veut dire.

   Les photographies, choisies pour leur forte puissance suggestive, leur capacité projective, leur qualité esthétique et leur valeur symbolique, viennent stimuler, réveiller les images que chacun porte en soi et à travers lesquelles il perçoit la réalité et se la représente. Le fait de prendre conscience de ses propres images et de pouvoir en discuter dans un groupe peut amener un élargissement du champ de la conscience, un regard plus critique sur les images, un développement de la sensibilité imaginative.

    Avec Photolangage®, (…) il s’agit d’un support facilitateur qui permet de réaliser un choix personnel d’une ou plusieurs photographies et d’essayer de rendre compte de ce choix devant les autres participants du groupe. Les photographies interviennent dans la communication pour redonner à la parole sa qualité de surgissement, pour l’affranchir de la normalisation et, par là, rendre un peu plus possible la communication d’un être en devenir.

    Dans ce travail de groupe, il n’y a plus de position privilégiée, avec quelqu’un qui sait, qui a la vérité et les autres qui cherchent. Il ne s’agit pas de transmettre le contenu d’un enseignement, mais de favoriser un certain type de rapport au réel, au savoir et aux autres. (…)

    Sans doute, ni la connaissance de la méthode et de la démarche, ni les collections de photos ne suffisent à réussir un travail en groupe. La réussite dépend certes du professionnalisme de l’animateur, mais aussi de l’objectif poursuivi et du contexte dans lequel Photolangage® est utilisé.

    Nous connaissons nombre de collègues dont la longue pratique permet d’atteindre par Photolangage une qualité très remarquable de réflexion et de changement individuels ou collectifs ; d’autres animateurs dont les objectifs sont moins ambitieux, aboutissent à des effets de moindre profondeur, mais néanmoins très satisfaisants.

    Photolangage® permet en effet une animation multiple, à la mesure des animateurs qui l’utilisent ; chaque animateur peut en effet évoluer constamment dans son appropriation de la méthode. Mais en aucun cas les animateurs n’ont pu atteindre une réelle performance sans participer à une formation spécifique qui relève de la psychosociologie et de l’animation des groupes.

    De nombreux animateurs ont pu y être formés directement et ont bénéficié de séances de perfectionnement. D’autres ont rencontré Photolangage® au hasard d’une session et, séduits par la démarche et/ou par les collections de photos, ont décidé de l’utiliser sans préparation particulière.

    Une fois posé le principe d’une préparation pédagogique spécifique, nombre d’animateurs qui l’ont suivie et qui mettent Photolangage en œuvre dans leurs activités professionnelles ou bénévoles, demandent aujourd’hui une documentation récente. Or, depuis les  deux publications d’ A. Baptiste et C. Bélisle, « Photo Méthodes »‘ parue en 1978 et un article important figurant dans le n° 52 de la revue « Education Permanente » en 1980, tous deux épuisés, il n’existait rien qui pui!sse satisfaire la demande.

 (…)
    À ce jour, de nombreux utilisateurs, qu’ils soient des professionnels de la formation ou de la communication, qu’ils soient animateurs de mouvements ou psychothérapeutes, recherchent une source fiable sur Photolangage® et son emploi. Soit qu’ils espèrent trouver un guide facilitant une meilleure maîtrise opératoire, soit que, plus chevronnés, ils s’intéressent à une réflexion plus approfondie à partir de pratiques afin de l’enrichir de concepts méthodologiques ou théoriques.
 
    C’est donc à tous ces collègues ou confrères que s’adresse cet ouvrage. Les uns le liront de bout en bout et d’une façon linéaire; d’autres pourront consulter uniquement tels chapitres qui les arrêtent; d’autres encore préféreront débuter leur exploration par la description des pratiques (chapitre 2, 3 et 5) pour se reporter ensuite aux chapitres plus théoriques (1, 4 et 6) faisant ainsi alterner « l’étude de cas » et la recherche de références.
 
    Cette quête d’information auprès des inventeurs de la méthode est légitime. Combien de fois n’avons-nous pas rencontré des participants, au sein de groupes, qui répugnaient d’entrer dans un exercice Photolangage® parce qu’ils avaient fait les frais par le passé d’une utilisation « sauvage » ou parce qu’ils s’étaient sentis manipulés par un formateur non initié.
 
    Quelquefois, ce n’est pas la prudence qui caractérise les animateurs improvisés, non plus que la déontologie. C’est fort dommage, non seulement pour les personnes qui passent en de telles mains, mais encore pour l’honneur du métier; fort dommageable aussi pour Photolangage qui peut, en trente minutes d’un exercice bâclé, perdre à jamais son effet bénéfique pour les personnes qui y participent, et tout crédit chez les décideurs de formation.
 
    Toutefois, prenons bien garde à ceci : Photolangage® ne se présente pas comme le produit miracle permettant de « faire parler les gens à tout coup ». En aucun cas les précautions déontologiques du formateur ne doivent être oubliées dans son usage; la rigueur même de la méthode s’appuie sur le respect des personnes avec lesquelles on l’utilise.
 
   On le verra dans le texte de l’ouvrage, Photolangage® n’est ni un test, ni un gadget, ni un outil rnanipulatoire. Certes ses effets sont observables à très court terme ; l’animateur et son groupe peuvent le mesurer à la fin d’une session, voire d’une séquence. Mais ses effets plus profonds sont parfois différés dans le temps et tels participants disent quelquefois, après des semaines, quel travail intérieur Photolangage a entraîné sur leurs attitudes et leur comportement pour aboutir à des changements profonds et durables. La rivière souterraine fait son chemin, invisible jusqu’à la fontaine de résurgence.
 
    L’impact de Photolangage® sur des participants est toujours perceptible, non seulement par l’animateur, mais aussi par les membres du groupe. Il est parfois tel que certains y mettent une énergie psychique ou émotionnelle peu ordinaire. Le moindre signe de ce véritable investissement tient au constat que des photos disparaissent parfois de la collection en fin de session ou de séminaire. L’emprunt ne repose pas que sur la valeur esthétique de la photo ; il s’en faut de beaucoup.
 
    Il arrive aussi que l’emprunteur retourne l’image quelque temps après, avec un mot. Il arrive aussi que l’emprunteur retourne l’image quelque temps après avec un mot à l’animateur auquel il explique qu’il en avait besoin pour accompagner son travail intérieur. Parmi les raisons d’être vigilants, cette force d’impact à elle seule justifie que nous insistions sur les aspects déontologiques qui doivent guider l’animateur.
 
    Photolangage s’est affronté, il n’y a guère, à un défi sérieux. En effet, créée dans les années 1960, au moment où de grands mouvements de pensée « non-directifs » venaient renouveler la problématique de la formation des adultes, la méthode, comme toute tentative de médiation pédagogique, paraissait suspecte. Ce défi à été relevé, mais un double défi demeure encore. L’un est lié à un certain discrédit de l’image dans notre société éducative. On attache plus d’importance au « poids des mots » et on se méfie du « choc des photos » pour reprendre un slogan connu.

    L’image, et singulièrement la photo, sont encore souvent méprisées dans les milieux pédagogiques, associées aux publics d’enfants ou encore à ceux qu’on dit de « bas niveaux » ! Même statut que pour les jeux pédagogiques qui ne « font pas sérieux »; et pourtant les éducateurs ne devraient plus ignorer que l’efficacité pédagogique repose aussi sur de telles pratiques.

    À l’inverse, certains formateurs ont été tellement fascinés par les médias qu’ils se sont laissé submerger. A tel point que montages audiovisuels comme vidéos saturent complètement leurs activités et que l’image constamment utilisée se trouve totalement banalisée dans ce contexte. Loin d’être facilitatrice, elle n’apporte plus aucune signification particulière et se révèle plutôt encombrante.

    Ainsi, la double menace du mépris et de l’excès pèse également sur Photolangage®. C’est à cette double menace que ce livre tente de répondre, par une série de réflexions issues à la fois de recherches et de pratiques récentes. Le champ d’exploration est vaste avec autant d’articulations qui, comme les fils d’une tapisserie se croisent, s’entrecroisent, se distendent et repartent vers de nouvelles perspectives.

Spécificité De La Méthode: Expression Personnelle, Écoute Et Langage Photographique Par A. Baptiste Et C. Bélisle (P. 21-26)

    Dans un travail de groupe avec Photolangage®, il est demandé aux participants, à partir d’une question spécifique posée à chacun et nécessitant un choix personnel d’une ou plusieurs photographies, d’essayer d’exprimer devant le groupe certains aspects de leur expérience personnelle. La photographie est alors un objet médiateur permettant d’ancrer dans une situation évoquée et devenue commune à l’ensemble des participants du groupe, des échanges au niveau des positionnements personnels.

    L’expression personnelle, l’écoute attentive et le langage photographique sont ainsi trois dimensions complémentaires qui spécifient la méthode Photolangage®.

Une expression personnelle
    La visée d’une expression de la part de chaque participant, faisant suite à un travail intérieur personnel, est centrale dans la méthode Photolangage. C’est à la fois la condition pour que les objectifs puissent être atteints et aussi le principal critère pour décider si la méthode est adéquate et convient pour une formation donnée.

    En effet, le travail avec les photographies, s’il est fait de façon uniquement collective et sans un temps de recul et de travail personnel de la part de chaque participant, ne générera que clichés, stéréotypes et déjà dits. Aussi le chemin d’une expression personnelle dans un travail Photolangage® passe d’abord par une présentation de la méthode de façon à permettre à chacun d’intégrer les objectifs.

   C’est ensuite un travail personnel pendant le deuxième temps de la méthode, (temps du choix individuel), travail qui suppose compréhension de la tâche à faire, concentration, et possibilité d’interagir librement avec les photographies sans être gêné par des commentaires plus ou moins défensifs de la part des autres participants.

   Dans un travail de groupe, la parole n’est pas accessible à tous de la même façon. Ce qui ressort dans l’usage du Photolangage®, c’est la relative mise à l’écart des statuts et rôles que la photographie introduit pour s’exprimer personnellement. Les matériaux figuratifs sont évocateurs autant, sinon plus, pour des personnes peu habituée de par leur métier et leur milieu professionnel à prendre la parole en groupe, que pour des personnes dont c’est le métier de parler et de travailler en groupe. Ici, c’est d’abord la richesse de la résonance intérieure de chacun qui donne compétence à dire.

    Ainsi lorsqu’il s’agit de démarrer un thème, d’aborder les représentations avant une formation plus technique ou de faire une évaluation, Photolangage® facilite une prise de parole personnelle par chacun. Mais il est important qu’alors l’objectif ne soit pas de parvenir à un accord de tous les membres du groupe sur la question posée, mais plutôt de permettre à chacun de s’exprimer, et d’être entendu, sur la façon dont il conçoit les choses. En d’autres termes, cette méthode est peu adaptée à la recherche d’un consensus sur un thème donné. Elle permet au contraire le déploiement des points de vue et positionnements de chacun.

Une écoute ouverte et positive

    La contrepartie d’une expression personnelle est l’existence d’un lieu d’écoute. Chacun s’exprime pour être entendu. Mais écouter, être disponible, se concentrer sur la -parole de l’autre ne va pas de soi. « Écouter quelqu’un, c’est l’inviter à l’incessant voyage qui le fait sortir de lui-même pour se loger dans ce qu’il croit être pour l’autre (son savoir) avant de le faire revenir en lui-même, pour se loger à nouveau dans le lieu d’où qu’il parte, irréductible source de son savoir (1). »

    L’écoute est une capacité-compétence longue et difficile à acquérir. Elle est néanmoins indispensable pour l’animateur-formateur de façon générale et, plus particulièrement, pour un travail de Photolangage®.
    Car si, apparemment, les photographies captent l’attention, sont le centre d’intérêt des échanges du groupe, de fait, les interactions s’intensifient lorsqu’une parole remplit l’espace, secoue les torpeurs et se fait entendre. Chacun se découvre plus ou moins sensible à la musique de la voix, à sa tonalité dramatique ou enjouée, ou à son rythme hésitant ou effréné.

    En fait, la dimension émotionnelle dans l’expérience de l’écoute est fondamentale. L’expérience chacun l’a faite à un moment ou l’autre de son histoire. Le travail de l’animateur va consister à faire en sorte que celui ou celle qui s’exprime puisse être entendu et puisse avoir conscience de l’écoute des autres participants. Les photographies présentes pourront devenir des points de repère et de concentration permettant éventuellement de recentrer ce qui se dit et de développer l’attention.

    Par écoute, nous comprenons non seulement une attention portée à la personne qui s’exprime, mais surtout cette capacité à entendre l’autre là où il est et où il s’exprime et à être modifié par cette parole entendue. La tâche de l’animateur-formateur va consister entre autres à développer cette capacité dans le groupe.

    Aussi n’est-il pas opportun, par exemple, de partir d’une grille pour classer ce qui va se dire, parce que, précisément, il s’agit d’interroger et de repérer dans le groupe des éléments, des paroles, des expériences personnelles. Il est bien sûr possible de prévoir que certains thèmes seront abordés mais cela est de peu d’intérêt. Car ici, le positionnement de chacun, au centre des échanges, est impossible à prévoir a priori sans un travail de groupe. Si l’objectif est d’abord un recueil d’informations, le questionnaire écrit ou le brainstorming sont alors peut-être plus adéquats qu’un travail avec Photolangage®.

    Sauf cas particulier qui aura été négocié avec le groupe, la prise de notes par l’animateur-formateur pendant les échanges est déconseillée. Celui-ci a toujours la possibilité, s’il souhaite avoir des traces, d’organiser son temps pour prendre des notes après le travail du groupe.

Un choix significatif de photographies

    Les difficultés du travail en groupe sont suffisamment connues pour qu’il n’y ait pas lieu de les développer ici. Que ce soit pour démarrer un groupe, une formation, une réflexion sur un thème précis, pour éviter les débats stériles au cours des échanges ou pour permettre à tous de pouvoir participer, l’animateur-formateur doit quasiment faire appel à des méthodes et des outils spécifiques.

    La photographie est aujourd’hui un langage qui renouvelle le regard et la parole. A travers les modes et les styles photographiques quels qu’ils soient, chacun est convié à voir ce qui ne se laisse pas voir autrement, ce qui s’y inscrit par-delà l’auteur et renvoie à lui-même ce qui le regarde. La photographie est en quelque sorte une contrainte de voir ce qui sans cela demeurerait invisible,  » ce qui ne se laisse pas penser dans la pensée, et ce qui ne se laisse pas voir dans la vision  » (3).

    La proposition qui est faite ici de trouver ou de retrouver, dans le déchiffrement de photographies, ce qui peut se dire de son positionnement personnel par rapport à une question posée est en fait une invitation à retourner à une des sources de la présence au monde, celle-là même de l’image, « la source bouillonnante et inconsciente où les images naissent et meurent, où rien ne se perd, rien ne s’oublie, rien n’est jamais au passé » (4).

    La méthode Photolangage®, par le matériel visuel qui est présent et l’organisation de la tâche, facilite chez les participants d’un groupe à la fois le travail psychique d’élaboration interne et la prise de parole. La photographie devient ici introduction, porte d’entrée au fonctionnement de la pensée, le fonctionnement de la pensée étant aussi le véritable sujet qui ramène aux images. Les photographies proposées suscitent un travail psychique d’association, d’appréciation, d’interprétation, de souvenir, de compréhension, de liaison à partir des éléments figuratifs et un positionnement dans le groupe par la parole et l’engagement conséquent.

    La facilitation vient aussi de ce que chacun a quelque chose entre les mains, une, deux ou trois photographies, sur lesquelles il pourra s’exprimer. L’objet-photographie reste présent, même lorsque le participant a terminé son intervention et constitue un rappel permanent de ce qui a pu être dit. Les éléments de la photographie servent de points d’ancrage concrets pour les échanges. Cela autorise d’une certaine façon les personnes à donner une attention plus grande aux dimensions imaginaires et symboliques de leur discours les fantasmes s’exprimant plus facilement, à la fois parce qu’il s’agit d’images et parce qu’il y a un cadre de travail.

Photolangage® facilite la prise de conscience des représentations (C. Bélisle, p. 154)

    L’outil Photolangage® par la médiation qu’il introduit dans la situation de communication modifie les positionnements habituels des participants dans un travail de groupe. Chacun a plus ou moins conscience des enjeux, de son propre projet, et celui de chacun des participants.
     Centrer les échanges sur les représentations c’est souvent susciter un blocage: certains n’ont rien à dire, d’autres ne souhaitent pas se dévoiler, etc. Certains se demandent peutêtre à quoi cela va servir, étant plutôt porté à penser que c’est inutile.
    La présentation d’un travail avec des photographies modifie la situation: la présence des photographies, donc de représentations concrètes, fournit déjà un premier objet sur lequel focaliser son attention. Ensuite, chacun comprend très vite qu’il a un regard personnel sur ce matériel et, à par* des consignes qui sont données, qu’il y a là matière à réflexion et éventuellement à communication. 
    L’exercice étant structuré de façon telle qu’un travail personnel précède les échanges en groupe, chacun dispose d’un temps et d’un espace pour un travail de prise de conscience et d’élaboration interne. La prise de conscience est activée par le projet de communication à l’intérieur duquel chacun peut se situer.
    Le Photolangage® est ici facilitant aussi parce que son caractère figuratif en fait un support projectif de stimulation et d’expression des représentations. Les photographies renvoient à des expériences personnelles, restimulent l’élaboration d’images investies, aident à accéder à une parole moins abstraite.
    Canalisant les angoisses, elles permettent de montrer et/ou de dire des aspects de son expérience difficiles à exprimer ou pas immédiatement accessible à la conscience.

(1) Denis Vasse, L’ombilic et la voix, Éd. du Seuil. Paris.

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